L'Euro ira à L'Est.

Contre toute attente, la Pologne et l'Ukraine organiseront conjointement l'Euro-2012. Pourtant grande favorite, la candidature de l'Italie n'a pas été retenue par l'UEFA. Tout comme celle de la Croatie alliée à la Hongrie. L'Italie payerait ses récentes dérives dans la corruption et la violence.


C'est une immense surprise. L'UEFA a confié l'organisation de l'Euro-2012 au tandem Pologne-Ukraine, a annoncé mercredi à Cardiff Michel Platini, président de l'instance européenne, aux dépens de l'Italie et du duo Croatie-Hongrie. La candidature qui n'avait pas la moindre chance sur le papier est donc venue à bout du ticket Croatie-Hongrie, mais surtout de l'Italie, la nation sacrée championne du monde en juillet dernier, organisatrice du Mondial-90, des Euro-1968 et 1980, ou encore des Jeux de Turin l'année dernière.
Contrairement à la Hongrie, qui briguait pour la troisième fois l'organisation de l'Euro, la Pologne se présentait pour la première fois. Il serait tentant, peut-être trop, de voir l'attribution de l'Euro-2012 comme la signature de Michel Platini, défenseur acharné des "petits pays", lui qui avait été élu en janvier dernier à la tête de l'UEFA grâce aux votes de "nations avec pas plus de cent habitants", selon le trait acide de Theo Zwanziger, président de la Fédération allemande. Peut-être l'Italie a-t-elle fini par payer ses trop nombreuses dérives, du scandale des matches truqués du Calcio aux violences récurrentes en marge des matches de football (mort d'un policier à Catane début février).
Une grande première pour la Pologne et l'Ukraine
Le chantier reste énorme pour les lauréats de Cardiff et le compte à rebours est lancé. Les critiques de la candidature polono-ukrainienne portent sur les stades en Pologne et Ukraine qui sont très éloignés les uns des autres: près de 2.000 kilomètres (dont seulement 23 km d'autoroute en tout) séparent Gdansk, en Pologne, de Donetsk, en Ukraine. Il faut compter aujourd'hui quelque 22 heures de route pour passer d'une ville à l'autre!
Le pari lancé par l'attribution de l'Euro-2012 ne s'arrête pas là. La Pologne a en effet essuyé récemment des affaires de corruption dans le football. Ce pays devra donc désormais accélérer son opération mains propres. L'UEFA prend aussi un risque vis-à-vis de l'Ukraine, dont le climat politique n'apporte pas toutes les garanties requises pour l'organisation d'un tel évènement. Le Premier ministre ukrainien Viktor Ianoukovitch a ainsi évoqué mardi à Strasbourg l'option de la destitution ("impeachment") du président Viktor Ioutchenko (qui était présent à Cardiff) dans le cas où la décision de la Cour constitutionnelle lui serait défavorable.
Mais le ministre polonais des sports Tomasz Lipiec avait peut-être visé juste quand il avait lancé récemment: " Nous avons beaucoup d'atouts. Nous sommes très déterminés à le faire et nous constituons un marché de près de 100 millions d'habitants." Le projet Euro-2012 va aussi permettre à ces deux pays de relancer la machine économique

Source: www.eurosport.fr